Je ne sais plus très bien comment je suis tombée sur Le restaurant de l’amour retrouvé… Son titre m’évoquait ces romans feel good qui ont fleuri sur les rayons des librairies ces dernières années, où une jeune femme quitte/se fait quitter par son copain avec qui cela ne s’était jamais très bien passé, change de ville/pays/boulot et ouvre une boulangerie, un magasin de bonbons ou un restaurant et retrouve l’amour par la même occasion. Ces idées reçues sur le « type » de bouquin qu’était Le restaurant de l’amour retrouvé m’ont empêchée de découvrir le roman plus tôt, car pour ma part je n’aime pas trop ce style littéraire que je trouve un peu trop facile et peu recherché.
Pourtant, j’aurais eu tort de ne pas donner une chance à ce roman qui a su me conquérir avec sa fraîcheur et sa prose poétique. Le dicton dit qu’il ne faut jamais juger un livre à sa couverture, mais je pense qu’il faut y ajouter une mention supplémentaire : il ne faut pas non plus juger un roman à son titre, au risque de passer à côté de petites pépites !
Mon avis du roman Le restaurant de l’amour retrouvé
Nous retrouvons en effet un synopsis de base qui tombe pile dans ce genre littéraire : Rinco, une jeune femme japonaise, découvre son appartement tout vide après sa rupture avec son petit ami indien. Ce dernier est même parti avec toutes leurs économies. C’est avec les derniers sous qu’elle a en poche qu’elle prend un car pour rentrer dans son village natal pour vivre avec sa mère qu’elle n’a pas revu depuis 10 ans. Sur place, elle ouvre son propre restaurant et tente de se refaire une vie.
Dans Le restaurant de l’amour retrouvé, on découvre (sans grande surprise mais avec beaucoup de plaisir) des passages qui peignent des tableaux détaillés de la décoration du nouveau restaurant et des plats qui y sont préparés. Rinco privilégie les ingrédients frais, de saison et produits localement, et le cas échéant, choisit des aliments d’excellente qualité pour réconforter ses convives dans son restaurant. Les longs processus requis par de nombreux plats de sa cuisine (japonaise, française, indienne ou autre) font ressentir au lecteur toute la douceur d’un plat qui mijote ou un thé qui infuse. La protagoniste met tout son cœur dans ses mets, et sa passion n’a d’égal que la souplesse de la plume de l’auteur.
La lecture du roman Le restaurant de l’amour retrouvé est bien tombée pour moi qui mène une réflexion sur le fait de consommer de la chair animale. Rinco cuisine de la viande, mais elle a un respect presque spirituel pour les animaux qui sont sacrifiés pour l’élaboration de ses plats. Elle surveille et participe à la mise à mort des animaux afin de leur éviter autant de souffrance que possible, et tient à cuisiner chaque partie de l’animal afin d’éviter tout gâchis. C’est un élément étonnant de l’histoire et qui est parfois difficile à lire.
Cuisine et émotions se mêlent donc dans ce roman, et les différentes étapes de l’histoire se développent et se succèdent à la manière de la préparation d’un grand repas. « L’amour retrouvé » du titre de l’oeuvre n’est pas forcément romantique, la fin n’est pas forcément heureuse, et la nourriture ne guérit pas tous les maux malgré tous les efforts de Rinco.
Pour moi, Le restaurant de l’amour retrouvé présente aussi quelques petits défauts. Je pense notamment à la réaction initiale de Rinco face à sa rupture amoureuse, que je trouve un tantinet exagérée, et l’abandon quasi-total de ce thème par la suite. Je pensais pourtant que ce serait un élément majeur de l’histoire, mais finalement, j’ai l’impression que c’était simplement un prétexte pour inciter le personnage principal à retourner dans son village natal. Aussi, bien que j’aie apprécié les passages qui décrivent les réactions positives des personnes ayant goûté à la cuisine de Rinco, je n’ai pas réussi à « croire » pleinement aux effets positifs sur leurs vies et décisions ultérieures.
Outre ces deux petits bémols, c’est avec beaucoup de plaisir que j’ai découvert ce joli roman ! Je le recommande chaudement aux personnes aimant la bonne cuisine et les histoires aigre-douces et réalistes à la fois.
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